K. Sello Duiker
K. Sello Duiker, né en 1974, grandit dans l’Afrique du Sud post-apartheid à Soweto (township de Johannesburg), le cœur de la révolte anti-apartheid.
Né de parents issus de la classe moyenne, il devient un des premiers étudiants noirs à fréquenter un lycée privé essentiellement réservé à l’élite blanche. Quand Nelson Mandela devient le premier président noir du pays, Sello Duiker a vingt ans. Après des études en Grande-Bretagne, il devient rédacteur publicitaire, scénariste et responsable de programmes à la télévision sud-africaine. Il a vingt-sept ans quand il publie La sourde violence des rêves.
K. Sello Duiker a été l’un des éléments le plus brillant et le plus prometteur de la nouvelle génération d’artistes post-apartheid : « Durant sa courte vie, Duiker fut une étoile montante, consacré comme porte-parole de sa génération » (The New York Times, repris dans Courrier international 863, 16-23 mai 2007). « À 28 ans à peine, il a déjà publié deux romans et prépare le troisième, s’extasiait le Sunday Times. Et jour après jour, sa voix se fait mieux entendre. » K. Sello Duiker se suicide à l’âge de 30 ans, en janvier 2005. La sourde violence des rêves demeure le témoignage troublant de la trajectoire fulgurante d’un auteur emblématique d’une société en transition.
K. Sello Duiker, à propos de son roman La sourde violence des rêves (à paraître en français chez Vents d'ailleurs, février 2014) :
« J’ai écrit ce roman dans un contexte sud-africain, pour des lecteurs […] de mon âge, parce que notre génération est confrontée à différents changements autour de nous, et je voulais dire quelque chose des pressions et des contradictions que nous vivions. Je pense que le livre n’est pas politiquement correct bien que ce soit un compte rendu sensible de ce qui se passe, je pense, en Afrique du Sud de nos jours. C’est la vision d’un jeune noir sur ce qu’il se passe. Le roman explore la culture de la jeunesse et ce que cela signifie d’être jeune. Il décrit plusieurs milieux sociaux, depuis les scandaleusement riches jusqu’aux plus pauvres du Cap. Dans le fond, c’est un roman d’apprentissage. Il présente des jeunes Africains, pas exclusivement en tant que noirs, mais comme des hommes et des femmes aussi complexes que n’importe qui d’autre. Il fera comprendre à l’étranger que les jeunes en Afrique du Sud ont à faire face aux mêmes difficultés que les jeunes du Nord. Nous, en Afrique, nous ne sommes absolument pas différents. »
K. Sello Duiker à son éditeur néerlandais.
Bibliographie
• Thirteen Cents, éd. David Philip, 2000. Publié en français sous ce même titre en 2010 chez Yago. Prix du premier roman des écrivains du Commonwealth pour le continent africain.
• The Quiet Violence of Dreams, Kwela Boeke, 2001, prix Herman Charles Bosman, 2002. Paru en français sous le titre La sourde violence des rêves, Vents d'ailleurs, en février 2014.
• Hidden Star, Umuzi/Random House, 2005 (« L’étoile cachée », non traduit en français).