Un petit matin de Simonne Henry Valmore

Un petit matin de Simonne Henry Valmore

12 janvier 1934. La Martinique est en état de choc. Un jeune garçon a découvert sur le sable d'une petite plage du Nord-Caraïbe le corps rejeté par la mer d'un homme sauvagement assassiné. Cet homme retrouvé ligoté, bâillonné a pour nom André Aliker. C'est un journaliste. C'est aussi un communiste de la première heure, aimé de la population et en particulier, des dockers et des ouvriers de la canne à sucre, mal payés par le maître du rhum, monsieur Aubéry. À travers son journal, Justice, Aliker n'hésite pas, preuves à l'appui, a le dénoncer pour fraude fiscale et corruption de magistrat.

Le jeune garçon reconnaît Aliker, et son cri « on l'a tué on l'a tué ! » est bientôt repris en chœur par un pays tout entier. Le pouvoir politique étouffera l'affaire, et même si tous savaient Aliker en danger pour s'être opposé au maître du rhum, personne n'a su le protéger et encore moins faire condamner ses assassins.

Le docteur Pierre Aliker jusqu'à la fin de ses jours sera habillé de blanc pour porter le deuil de son frère, pour que nul n'oublie que « l'affaire Aliker est le plus grand déni de justice et le plus grand scandale que la Martinique a connu depuis l'esclavage ».

 

Qu'est devenu le jeune garçon qui s'en allait rejoindre ses camarades de jeux et s'est trouvé plongé, à son insu, en pleine tragédie en découvrant ce corps mort allongé sur le sable noir ?

Personne ne le sait. Personne ne semble s'en être inquiété. Simonne Henry Valmore va imaginer ce qui aurait pu lui arriver et donner ainsi un destin à ce jeune homme.

Le roman commence par une « réunion du jeudi » du grand maître, Lacan, mise en scène comme une pièce de théâtre où apparaît un nouveau personnage, le Massaï, le jeune homme maintenant âgé. Le maître l'aidera au fil des semaines et des mois à dérouler son récit, douloureux, tendre, énigmatique.

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